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Groupement de textes: L'inégalité sociale
question de synthèse: la question sociale
Le dix-huitième siècle en France est marqué par beaucoup d'injustices sociales qui ont finalement mené à la révolution. Les auteurs de ces cinq textes ont des avis très différents sur la politique qu'ils souhaitent. Il y a d'idées presque marxistes mais aussi très capitalistes. Aussi les points où les auteurs voient les injustices diffèrent comme les remèdes qu'ils proposent.
Rousseau et Diderot souhaitent une société globalement moins économique que celle du dix-huitième siècle. Diderot est beaucoup plus extrême que Rousseau: il veut une société qui se fonde plus sur des valeurs classiques que sur la richesse. L'extrait du Neveu de Rameau étudié est un texte ironique dans le quel Diderot ridiculise l'opinion du neveu qui argumente de façon très maladroite. On trouve des formules montrant la simplicité de la pensée du personnage comme par exemple la phrase 'L'or est tout; et le reste, sans or, est rien.' où le neveu n'a pas compris que le mot le reste suffisait déjà complètement et que le 'sans or' est complètement superflu et redondant. Le neveu utilise aussi des formules très exagérés qui mettent en question son argumentation ('L'or est tout' l.1) en plus son argumentation n'est presque que de la parataxe ce qui s'oppose fortement à l'argumentation qui nécessite un grand nombre de liens logiques. Le neveu élève l'argent à un statut de religion et á cause de l'ironie le lecteur apprend que Diderot veut une société dans la quelle une bonne éducation générale, dégradée par le neveu à des 'belles maximes' inutiles, compte au moins autant que la richesse matérielle. Rousseau va beaucoup plus loin et dénonce l'existence d'une société complexe. Il explique la formation des sociétés par l'introduction du partage du travail ayant rendu nécessaire des relations humaines d'interdépendance intenses ('continuèrent à jouir () d'un commerce indépendant, mais dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre () on vit bientôt l'esclavage et la misère germer' l. à l.22). Comme résolution du problème il propose l'abolition de tout société développée ce qui implique l'abolition de l'argent qui est le moteur essentiel des échanges humains. Rousseau développe ce modèle sachant que cela est une utopie pour monter explicitement son idée que toute société est une source de malheur.
Au contraire Voltaire dans son article Luxe et l'auteur inconnu de l'article peuple ne veulent pas moins d'activité économique mais il veulent que ceux qui travaillent vraiment soient plus rémunérés et reconnu par la société. Voltaire veut que le gouvernement donne à la population la sécurité que chacun qui travaillera durement aura une rémunération juste de son travail ('il faut qu'ils aient l'espérance que leur travail leur procurera un état agréable;' l. et 12). Voltaire pense essentiellement aux paysans défavorisés qui par de telles mesures auront la possibilité de s'acheter des propres terres ('Lorsque les habitants de la campagne sont bien traités, invisiblement le nombre de propriétaires s'augmente parmi eux:..' l. et l.22) de se libérer des terres pour les quelles ils doivent payer aux grand propriétaires fonciers. Il pense qu'on pourra ainsi réaliser la richesse du grand nombre. Mais d'après lui le gouvernement doit faire extrêmement attention à ce que la population ne tombe pas dans la décadence ('Les peuplesun peu de luxe.' l. à l.16). Aussi l'auteur de l'article peuple fait l'éloge de ceux qui travaillent durement donc les ouvriers et les laboureurs. Il proteste contre les sentiments de supériorité des riches par rapport à ceux qui rendent leur vie possible. L'auteur souligne cette nécessité par exemple par l'utilisation fréquente de nos dans les lignes 24 et 25 qui montre pour qui le peuple travaille vraiment même si beaucoup des riches ne le remarquent même pas. Il résume dans le dernier paragraphe de l'extrait '..qui forment toujours la partie la plus nombreuse et la plus nécessaire de la nation.' l. et 36.
Enfin on trouve dans ce groupement encore des avis très capitalistes. Sedaine exprime par le père Vanderk une position très fixée sur la richesse. Il élève le commerçant qui a classiquement un métier peu honorable au dessus des nobles et même au dessus du roi. Les nobles ont un pouvoir limité à leur domaine et le commerçant 'se fait obéir d'un bout de l'univers à l'autre' l. simplement par sa signature où le noble a peut-être même besoin de force. Le roi doit avoir de l'or dans son argent pour qu'il soit accepté et le commerçant ne doit que signer ('..son seing n'a pas besoin, comme la monnaie d'un souverain, que la valeur du métal serve de caution à l'empreinte,' l. à l.18). Vanderk père relie avec le commerçant 'la droiture, l'honneur, la probité' l. et l. et veut le mettre ainsi aussi sur le plan moral sur le même niveau que les nobles ('Ce qui légitime dans un gentilhomme les droits de naissance, ce qui fait la base de ses tires:' l. et l.25). Vanderk père affirme donc qu'en gagnant assez d'argent on est aussi socialement accepté. Donc il fait en gros l'éloge de la société actuelle où enfin ne compte que la richesse pour la position sociale. Sedaine prend ici la position du Neveu de Rameau qui relie aussi tout à l'argent ce qu'on peut résumer par la formule de la ligne 16 'honoré, riche et puissant' où les termes honorés et puissants sont vus comme les conséquences directes de riche. Sedaine qui en fait est donc ridiculisé par Diderot ne pense pas du tout à ceux qui ne réussissent pas économiquement donc il défend même un capitaliste très pure ou 'de guerre'.
Les auteurs voient tous sauf Sedaine l'inégalité sociale dans l'inégalité économique donc dans la fortune non justifiée des riches. Voltaire, l'auteur de l'article peuple et Diderot sont réalistes et acceptent un certain niveau d'inégalité économique.
Dans les deux articles d'encyclopédie on veut seulement limiter la misère des défavorisés: Voltaire propose dans son article Luxe d'aider aux pauvres de sortir de leur situation avec leur propres forces en acquérant ce qui dans une économie quasi capitaliste est le plus important, les moyens de production comme les terres pour le paysan ('invisiblement le nombre de propriétaires s'augmente parmi eux:..' l.22). Donc l'idée de Voltaire est celle de donner aux pauvres la chance de participer au 'jeu' capitaliste en acceptant les règles et il ne veut pas de réforme s'approchant du marxisme. Si on réalise les idées de Voltaire on voyait pas disparaitre la misère mais ceux qui veulent vraiment en sortir ont une bonne chance de réussir. Voltaire veut honorer comme l'auteur de l'article peuple le travail honnête. Dans cet article l'auteur insiste sur la dimension de l'inégalité en faisant sur 15 lignes (l. à l.18) le portrait des riches qui d'après lui ne travaillent pas et vivent dans le plus grand luxe imaginable et en les opposant à ceux qui travaillent vraiment sans se plaindre (' sans regarder la fortune qui rit au-dessus de lui,' l.23) donc d'après lui les ouvriers et les laboureurs. Il souligne cette comparaison par de nombreux effets de style comme les parallèles qu'il trace entre certains termes employés pour caractériser les finaciés et les autres comme 'riches plafonds' l. et 'chaumes' l.21; 'habit de tous les saisons' l. à l. à 'ils appellent l'or et la soie pour filer leurs vêtements;..' ou ' la faim arrive, tout lui est bon;' l. à ils 'cherchent l'appétit dans l'art de leurs cuisiniers ;' l. et l.6. Même si dans l'extrait l'auteur ne dit pas qu'il faut mieux traiter les travailleurs la description y fait appel implicitement. Donc cet article ne fait pas appelle directement à une révolution mais veut seulement réduire 'la ville dépendance du pauvre au riche' (l. Luxe). Diderot n'est pas explicite par rapport à ce qu'il pense de l'inégalité et où il la voit. Mais puisqu'il ironise le neveu il semble critiquer les riches qui ont 'su brusquer la fortune' (l. et l. peuple) et donc avec eux l'inégalité financière.
Au contraire Rousseau et Sedaine prennent des positions beaucoup plus extrêmes. Rousseau voit l'inégalité déjà dans toute propriété privée ('l'égalité disparut, la propriété s'introduisit,' l.19) et dans la division du travail ('mais dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre ,() on vit bientôt l'esclavage et la misère germer' l. à l.22). Par conséquent l'abolition de la société serait l'abolition de l'inégalité mais ce texte n'est qu'une construction mentale de Rousseau donc il ne faut pas vraiment prendre cette idée comme un remède réel contre l'inégalité. Sedaine au contraire voit comme le seul l'inégalité sociale dans le fait que les nobles ne soient pas autorisés à faire du commerce et à travailler mais doivent en même temps supporter beaucoup de charges ('tous les biens que la nécessité de servir le prince avait fait sortir des mains de vos ancêtres:' l. et l.6). Il montre l'absurdité du fait qu'un noble peut déroger par le commerce mais qu'un riche commerçant peu devenir noble (', ce qui peut procurer la noblesse n'est pas capables de l'ôter.' l. et l.9). Donc Sedaine est le seul à voir les nobles comme les défavorisés dans le système du dix-huitième siècle.
Pour conclure, on peut d'abord remarquer que les auteurs se sont plus concentrés sur les problèmes d'inégalités économiques et ne pas tellement sur les privilèges de la noblesse comme on pourrait l'attendre du titre du groupement. Pour résumer les modèles imaginées les plus réalistes sont ceux de Voltaire et de l'article peuple. Ils ont des idées qui sont vraiment réalisables dans la société du dix-huitième siècle et sont même valables aujourd'hui. On peut approcher l'article Luxe de la théorie économique de Keynes et l'article peuple un peu du socialisme. Rousseau et Diderot ne proposent en fait pas de remède réalisable à l'inégalité et celle de Sedaine qui voit les nobles comme les défavorisés n'est pas tellement importante par rapport à la pauvreté du peuple. D'après les expériences socialistes qu'a connu l'histoire on peut dire que les idées keynésiennes qui ont menés à de nombreux succès comme par exemple la politique du New Deal aux États Unis sont les plus adaptés de ce groupement de textes pour résoudre les problèmes économiques, dans le dix-huitième siècle comme aujourd'hui.
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